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LES RECUS-COLLES DE LA FONCTION PUBLIQUE
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17 février 2006

Il y a trois ans

Je l'ai passé il y a presque 3 ans, ce fameux concours de la FPT, un peu par hasard, un peu pour voir. Un peu en me disant : après tout pourquoi pas? Le marché de l'emploi étant ce qu'il est : une horreur absolue où, quel que soir le type de poste, il faut avoir moins de 35 ans, bac+ 5 et 10 ans d'expérience, conditions un peu difficiles à réunir en même temps, vous en conviendrez. Et beaucoup aussi par goût des livres, de la culture et du service public.

3 ans, durée fatidique : au-delà de cette limite, votre concours n'est plus valable.
Merci d'être venu(e), d'avoir joué le jeu mais nous (les collectivités), on ne joue plus. Allez vous rhabiller. Retournez donc pointer au chômage, trouvez un autre emploi précaire, c'est un secteur en plein essor. Et puis, le RMI, vous avez goûté ? Vous m'en direz des nouvelles!


Les circonstances
épiques dans lesquelles je l'ai passé (comme quelques milliers d'autres), méritent bien d'être racontées. C'était donc en mai 2003, en (lointaine) banlieue parisienne, un jour de grève qu'on avait annoncée comme partielle. En prévision, j'avais pris la précaution de me lever 2 heures plus tôt et m'était acheminée sans trop de difficulté vers le RER (Les Halles). Et là, stupeur, enfer et damnation, on me dit que la grève est TOTALE : pas un train prévu, moins que rien...toute la journée ! J'appelle le centre d'examen, pensant que peut-être le concours est annulé...mais non ! Non seulement il est maintenu, mais mon interlocuteur n'a pas l'air bien au courant de l'ampleur du désastre :
"Une grève ? Ah bon. Le concours ? Mais il est maintenu, d'ailleurs nous avons déjà beaucoup de candidats qui arrivent!"
Dans ces conditions... Mon sang ne fait qu'un tour et je décide d'y aller quand même, pour la beauté du geste et pour faire un méga-scandale si jamais on me refoule parce que je suis en retard !
Mais comment ? En stop, bien sûr. Et me voila Quai de Gesvre, tendant le pouce. J'ai beaucoup de chance, j'attends très peu. Mon premier chauffeur, compréhensif, me laisse à un croisement stratégique. Le deuxième pousse la générosité jusqu'à allonger sa route de quelques kilomètres pour me déposer jusqu'au centre d'examen.
Heureusement, l'heure de début a été décalée, c'est bien la moindre des choses. Pour le retour, les candidats organisent entre eux des co-voiturages et se coltinent de monstrueux embouteillages. On s'en fout, c'est le retour, on a le temps.
Deuxième jour, même situation. J'ai changé mon point de départ : Nation, Cours de Vincennes.
Mais nous sommes nombreux à avoir la même idée ! Je me suis fabriqué un petit panneau avec une page de cahier pour indiquer cette destination où, en d'autres circonstances, personne ne va jamais !
J'ai encore une fois une chance énorme. Un couple me prend et m'amène juste à ma destination exacte. Je les remercie très chaleureusement. A présent, j'aime à penser qu'ils m'ont porté chance. En démarrant sous des auspices au bout du compte si favorables, je ne pouvais que le réussir, ce foutu concours.

Et maintenant ? J'en fais quoi ? NOUS en faisons quoi, tous autant que nous sommes ?

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Commentaires
C
Lauréate du concours de redacteur depuis la mi juin 2006, je rencontre moi aussi des difficultés importantes à obtenir ne serait ce qu'un réponse à mes (nombreuses)candidatures...Visiblement,les postes annonçés à l'ouverture de ce concours n'on été réservés qu'aux "contractuels" déjà en poste...Et si ceux là n'ont pas été reçus, ils sont restés en place sur leur poste "virtuel". J'ai assisté à une réunion voilà quelques semaines sur les "droits et devoirs (!!!) du Redacteur Territorial (sommes nous donc les seuls à avoir des devoirs?)- suite à cette promotion de concours- ou j'ai pu rencontrer d'autres lauréats qui avaient la chance d'avoir un poste car dèjà dans le "milieu" (une vraie mafia j'vous dis :-).Pour les autres, et essentiellement ceux venus de la FPE, on nous a répondu- a demi mot- que si nous ne trouvions pas c'est que la FPT considère que<br /> nos compétences ne sont pas transférables aux Collectivités territoriales >:o ! Voilà qui m'éclaire ! Il y a donc plusieurs "races" de fonctionnaires, la FPT (ceux là sont les meilleurs!!!), la FPH (2èmes sur le podium) et la FPE, dont je fais partie (qui n'ont donc que très peu de capacités, ne travaillent jamais ou très peu, bref ne servent pas à grand chose à part vider les caisses de l'état...) Je suis ecqueurée d'avoir préparé un concours de catégorie supérieure pendant des heures (alors que je n'avais jamais étudié le droit Civil ou des collectivités, et pour cause je suis issue d'une filière Sociologie à la Fac il y a de cela 7 ans..) et en pensant obtenir ENFIN une avançée dans ma carrière et surtout un poste plus évolutif par rapport à ma situation actuelle (je suis actuellement cat C dans l'Education Nationale). Tout cet investissement pour me retrouver face à ce genre de préjugés débiles, voilà que maintenant les fonctions publiques se "tirent" dans les pattes....Il y aurait donc une élite de la FP...Bien entendu, je savais comme tout un chacun que ce précieux sésame ne nous offrait pas forcément un poste mais je pensais, naivement, qu'avec qqus années d'expérience et un diplôme pourtant largement supérieur à celui exigé au concours, on pouvait espérer légitimement obtenir quelques entretiens?...Mais il me semble que sans un reseau costaud et le copinage, l'aventure soit avortée avant même d'avoir existée! Pourtant, si j'ai obtenu ce concours, c'est que je ne suis peut être pas aussi bête que j'en ai l'air? Non? En tout cas, à cette vitesse, mes 3ans de liste vont passer bien vite et je risque fort d'en perdre le bénéfice...En attendant, je retourne à mon travail de catégorie C dans ma FPE avec mon bac+3 !<br /> > Voilà mon histoire et mon coup de gueule.
L
Etudiante à la fac de sport, j'ai vite compris que pour tenir ça place il faut se battre et je ne suis pas au bout de mes peines.<br /> Aprés trois années difficiles physiquement et mentalement je décroche une licence staps ouf mais ce n'est que le début.<br /> Pour me permettre ensuite de rentrer dans la vie active je prend rendez vous avec les enseignants<br /> "-professeur de sport?<br /> -n'y pensez pas il n'y a pas de poste<br /> -Et bien quoi alors?<br /> tentez le concours d'éducateur territoriale vous avez toutes vos chances"<br /> Illustrant ainsi le fait que l'on peut être facilement influençable quand on est jeune, je me lance à corps perdu dans la préparation du concours<br /> 420 euros ( cned) une préparation physique et intellectuelle plus tard, me voilà partie passer le concours sur Paris the capitale avec 90 euros de train à chaque aller retour sans compter l'hotel 75 euros pour les deux fois.<br /> Me voilà donc avec -585 euros et l'annonce que je maudie depuis : je suis sur liste d'aptitude!<br /> ça fait deux ans que je cherche, que je me déplace , que j'écris 476 lettres de motivations, que j'imprime autant de cv.<br /> mais rien RIEN et pourtant je posséde un réseau qui me permettraient d'étre présidente seulement c pas la même chose il faut créer un poste ou encore il faut que personne ne l'obtienne en interne il faut aussi que j'arréte d'être une fille.<br /> Cela dit trés souvent on me dit que l'on prend personne sur liste d'aptitude étant donné que la premiére année vous devez suivre un stage (donc vous n'êtes pas à cent pour cent sur la Commune).<br /> Bref aujourd'hui je suis préte à tout pour que cesse cette mascarade soyons solidaire .
P
par un entrefilet dans la Gazette, je découvre hier votre action, qui me paraît des plus légitimes; après une vingtaine d'année dans le secteur associatif et deux CDD dans la FPT, je décide, à 51 ans, de présenter le concours d'attaché territorial que je réussis en 2004 en troisième voie (le CNFPT aurait-il découvert soudainement l'intérêt d'élargir et varier son recrutement en direction de cadres confirmés?); je saisis aussitôt l'opportunité d'un nouveau CDD d'un an dans ma région en attendant mieux; mais je rève sans doute: CDD non renouvelé, huit entretiens de recrutement infructueux aux 4 coins de la France, je me retrouve en juin 2006 émargeant à l'ASS et un an de validité du concours devant moi; je voudrais souligner le caractère particulièrement absurde de l'année de stage pour des nouveaux titulaires expérimentés, puisque recrutés par la troisième voie.Vos arguments me semblent parfaitement justifiés et mettent en évidence l'incohérence de la FPT et la tentation des collectivités de céder à la précarisation galopante du travail. Peu enclin à suivre ce dossier récurrent et plombé par les lobbies divers, je vous souhaite bon courage, avec mon dégoût de la fonction publique et des pratiques archaïques de l'Etat.
A
C'est d'autant plus difficile à vivre qu'il s'agit d'un concours très sélectif. Dans la filière qui m'intéresse et qui concerne des Bac+5, environ 1 candidat sur 15 est reçu. Certaines filières sont certainement encore plus sélectives. Autant dire qu'avec une compétition si dure, les reçus ne le sont pas par hasard, ils connaissent la plupart du temps très bien les fonctions qu'ils seront appelés à exercer, si ils obtiennent un poste et la titularisation. Cette expérience ils l'ont acquise au travers de stages lors de leurs études, de missions de remplaçants, de vacataires, en service civil, emplois-jeunes, CES, etc...<br /> Mais au final, suivant les filières et les niveaux de recrutement, la réussite au concours semble souvent produire l'effet inverse de celui recherché. Il ne rempli plus sa fonction de sélection et valorisation des candidats mais au contraire induit un surcoût pour la collectivité, notamment du fait des formations obligatoires. <br /> Le poste recherché ou espéré ne sera pas créé. Comble de l'injustice, le reçu peut perdre son emploi précaire, puisque dans certains cas il serait illégal de le maintenir dans son emploi après réussite au concours. <br /> Pourquoi les autorités territoriales ne recrutent-elles pas ces candidats? Ce sont-elles pourtant, qui chaque année annoncent précisément le nombre de postes qu'elles vont créer. C'est en fonction de leurs déclarations qu'est fixé le nombre de postes ouverts au concours. Cependant, il arrive qu'elles ne créent pas ces postes, les raisons sont diverses: il y a d'une part la simple précaution: on annonce un poste, au cas où, parfois aussi dans l'espoir qu'un personnel en place obtiendra le concours, mais finalement comme il n'est pas reçu le poste n'est pas créé. Les collectivités payent d'ailleurs des formations à certains de leurs agents afin de les aider à préparer ces concours. Parfois encore, le poste est créé, mais les candidats reçus au concours ne conviennent pas, alors il arrive qu'on leur préfère des candidats sans concours ou que le poste reste vacant. <br /> <br /> C'est évidemment difficile à digérer pour les reçus qui ne trouvent pas de poste, ils ont été déclarés aptes par un jury censé être compétent en la matière puisque composé le plus souvent d'agents occupant les fonctions concernées et d'élus des collectivités territoriales. <br /> <br /> Les collectivités elles-mêmes déclarent des problèmes à recruter des agents à la hauteur de leurs exigences, en particulier les candidats reçus au concours ne correspondraient pas aux profils souhaités. <br /> <br /> On en vient parfois à se demander à quoi servent ces concours, tant d'énergie et d'argent dépensé, pour au final une efficacité très relative.
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