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LES RECUS-COLLES DE LA FONCTION PUBLIQUE
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12 avril 2006

Rendez-vous au ministère

<p><p><p><p><p><p><p><p>Réunion 11-04</p></p></p></p></p></p></p></p>

Compte rendu de la réunion du 11 avril 2006
Rendez-vous avec Monsieur Alloncle, Conseiller technique,
Cabinet du Ministre Délégué aux Collectivités Territoriales

4 Participants :
Filière             Concours
Culturelle             Assistant qualifié de conservation
Administrative     Adjointe administrative
Culturelle            Assistant de conservation
Administrative     Attaché

L’entretien
M. Alloncle s’est montré fort aimable et très attentif à chacun de nos propos durant l’heure et demie qu’il nous a consacrée. Certains diront que c’est son boulot mais c’est déjà ça. Après une brève présentation de chacun des participants aux profils variés, nous sommes très vite entrés dans le vif du sujet. M.Alloncle a tout de suite voulu relativiser l’ampleur du problème tout en admettant que certains lauréats du concours s’étaient déjà manifestés, individuellement, par le passé.

Son raisonnement était le suivant : nos services ne peuvent savoir quel est le pourcentage de « vrais » reçus-collés et le CNFPT soutient que la quantité est négligeable, donc nous n’avons pas à intervenir.

Nous avons tout de suite fait remarquer que l’absence de chiffres était un des principaux problèmes et que si effectivement les listes d’aptitudes se vidaient au fils des années, il ne fallait pas être trop surpris. Après un ou deux ans de recherche active avec peu ou pas d’entretien, les lauréats pouvaient être totalement dégoutés et passer à autre chose (concours de la fonction publique d’Etat ou encore boulot dans le privé) sans pour autant être satisfaits de cette situation.
En bref, l’absence de suivis des lauréats et l’isolement de chacun d’eux ne permet pas de faire remonter les informations et de prendre conscience de l’ampleur du phénomène.
Nous l’avons donc « rassuré » en lui promettant que la constitution de notre groupe allait faire évoluer les choses,

 Furent ensuite abordés nos principaux arguments : le manque de transparence

  • dans les chiffres,
  • mais aussi et surtout dans les recrutements,
  • le contrôle de légalité qui est quasiment inexistant.

La réponse (attendue) fut rapide : le principe de libre administration des collectivités territoriales est un principe constitutionnel… on ne peut les forcer à recruter un candidat…
Nous acquiesçâmes en ajoutant simplement que le libre choix du candidat devait se faire dans des limites clairement posées par la loi, c'est-à-dire au sein des listes d’aptitude. Le recours aux contractuels (contre qui nous n’avons bien évidemment aucune animosité : s’ils sont recrutés pourquoi se priveraient-ils de postuler ?) ne doit être qu’une « variable d’ajustement » pour des besoins ponctuels ou des postes où il y a une carence de lauréats (mais cela existe-t-il ?)
Dès lors le nombre de précaires- mot qui n’est que très moyennement apprécié dans les ministères ces derniers temps - au sein de la FPT prouve bien un dysfonctionnement du système tout comme les annonces du type : « recrutement par voie statutaire et à défaut contractuel » qui ne devraient même pas exister.
Le débat a alors tourné autour de la difficulté de recruter, sur la difficulté de contrôler les recrutements, sur les problèmes de la formation universitaire qui n’est pas adaptée au marché du travail, sur l’immobilisme des français… Nous avons même pu entendre parler des socio-gauchistes (sa langue a fourché il s’agissait bien de crypto-gauchistes) qui manifestent dans les rues.
Il y avait donc une réelle sincérité des échanges mais chacun d’entre nous est resté en retrait par rapport à ces vastes sujets, très intéressants, mais qui ne faisaient pas avancer nos légitimes revendications.
Et nous revînmes donc toujours à nos moutons.

Les propositions du ministère
En première lecture, la loi réformant la FPT prévoit :
  • une obligation de principe pour le lauréat de rester en poste 3 ans au sein de la collectivité qui a assuré sa formation, (avant ce délai : la collectivité qui le débauche doit rembourser la formation à la collectivité formatrice)
  • une formation initiale réduite de moitié ou du tiers avant la titularisation afin que celle-ci ne preprésente plus un tel  obstacle pour la première embauche,

On pourra gloser longuement sur ces 2 mesures mais une chose est certaine, c’est que les arguments opposées aux lauréats par les DRH sur leur réelle volonté de s’installer loin de leur région d’origine ou sur les problèmes de la durée de formation ne pourront plus servir pour écarter un candidat.
A part ça M. Alloncle ne voyait pas comment il pouvait intervenir et se demandait bien ce que nous attendions de lui.

Nos propositions
Elles furent beaucoup plus nombreuses même si nous sommes restés modestes:

  • un contrôle de légalité effectif
    réponse : il est impossible d’engager de nouveaux fonctionnaires pour cela ou de mettre un flic derrière chaque DRH
  • une publication ou du moins un affichage des recrutements dans toutes les collectivités (comme pour les permis de construire ou les marchés publics)
    réponse : a priori c’est jouable mais il faut voir si c’est légalement possible.
  • un « recensement » annuel, dans chaque collectivité, du pourcentage de contractuels et de statutaires par filière et par cadre
    réponse : a priori c’est jouable mais il faut voir si c’est légalement possible.
  • un accès à nos notes au concours dès l’inscription sur la liste car comment se « vendre » (dixit notre interlocuteur) sans pouvoir avoir accès à des informations qui peuvent peser lourd pour des étudiants n’ayant pas d’expérience professionnelle à mettre en avant
    réponse : a priori c’est jouable mais il faut voir si c’est légalement possible. Pour info : ça semble plus que possible)
  • suspendre les concours ou réduire le nombre de postes à pourvoir jusqu’à apurement des listes d’aptitude
    réponse
     
    : ouh, là, là ça va pas plaire en France où on tient au principe du concours… On a fait valoir que tous les concours ne sont pas annuels sans pour autant obtenir d’ouverture.
  • rappeler au CDG et aux préfectures leur rôle
    réponse : c’est déjà fait mais il va redemander que toutes les vacances de postes soient accessibles (on lui a dit qu’il y avait du boulot).

Comme vous pouvez le voir : peu d’engagement mais il n’est pas un décideur, c’est un conseiller donc il botte souvent en touche. C’est à nous de continuer voire d’accentuer notre pression pour que ces ouvertures se concrétisent. Rappelons que le « légalement possible » est un obstacle peu important si la volonté politique existe : les lois peuvent être modifiées.

Conclusion
Ce premier RDV était une prise de contact qui dans son ensemble a été profitable : nous avons démontré que nous n’étions pas des doux rêveurs ou des incompétents, que nos profils étaient variés, que notre action s’inscrivait dans la durée, que nous n’étions qu’au commencement des actions envisagées, que nos arguments étaient bétons sur le plan de l’équité et de la légalité. Mais ça ils doivent le savoir sinon pourquoi nous recevoir, et qu’on ne lâcherait rien dans un contexte politique et social porteur pour nous. Il reste que malgré la longueur de l’entretien nous n’avons pas pu aborder tous les problèmes, loin de là. Nous reprendrons donc rendez-vous plus tard.

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Commentaires
F
oui ce serait intéressant de le savoir, je viens d'être lauréat et tout ça m'inquiète déjà
L
Bonjour,<br /> <br /> <br /> <br /> votre blog date de 2006/2007 aujourd'hui qu'en est il ? Vous avez tous trouvé un poste ?
S
Suite à la notification des décisions prises par le jury du concours<br /> d’ingénieur territorial dans la spécialité « Urbanisme, aménagement<br /> et paysages », réuni le 14 décembre 2006 à Aix-en-Provence, je<br /> souhaite vous faire partager ces quelques remarques, qui ont fait l'objet d'un courrier AR adressé à son directeur.<br /> <br /> Je suis particulièrement choqué de constater qu'il existe autant de disparités entre les différents CIC de France.<br /> Ainsi, pour le Concours externe d’ingénieur territorial – session 2006 – Spécialité : Urbanisme, France et paysages, les seuils<br /> d'admissibilité à l'épreuve orale sont les suivants : <br /> <br /> Ile de France Seuil d’admissibilité fixé à 50 points (10/20)<br /> Sud-Ouest Seuil d’admissibilité fixé à 56,25 points (11,25/20)<br /> Est Seuil d’admissibilité fixé à 57 points (11,40/20)<br /> Nord Seuil d’admissibilité fixé à 58 points (11,60/20) <br /> Sud-Est Seuil d’admissibilité fixé 63,75 points (12,75/20)<br /> Ouest Seuil d’admissibilité fixé à 67,5 points (13,5/20)<br /> <br /> L’analyse des résultats révèle d’énormes disparités régionales et indique que le jury du Centre Interrégional des Concours de Sud-Est <br /> a été particulièrement exigent et a attribué à l’épreuve écrite une prépondérance accrue au détriment de l’épreuve orale (seulement 78<br /> admissibles pour 60 places alors qu'en Ile de France 263 admissibles pour 133 postes ou encore Sud Ouest 80 admissibles pour 45 postes ). <br /> <br /> Ces disparités régionales sont inadmissibles dans la mesure où la validité du concours d’ingénieur territorial est nationale. <br /> Des candidats ayant des résultats plus qu’honorables en régions Sud-Est et Ouest se trouvent évincés alors que des candidats aux<br /> résultats très moyens en « Ile de France » ont l’opportunité de défendre leur chance lors de l’épreuve orale et de devenir lauréat du concours. Par ailleurs, rien ne leur interdira de venir postuler dès Avril prochain dans des collectivités du Grand Sud-Est. De même, rien<br /> ne les oblige à venir occuper les postes vacants dans les collectivités territoriales d’Ile de France alors même que ces postes vacants ont été pris en compte dans l’estimation du nombre de places ouverts par le CIC.<br /> <br /> La réussite au concours est fondée tout autant sur des critères d’appréciation de valeur des candidats que de sur des critères d’origine géographique. A l’heure où l’égalité des chances est un sujet d’actualité de premier plan, la fonction publique territoriale ne semble pas en faire une priorité.
P
"Le recours aux contractuels (contre qui nous n’avons bien évidemment aucune animosité : s’ils sont recrutés pourquoi se priveraient-ils de postuler ?) ne doit être qu’une « variable d’ajustement » pour des besoins ponctuels ou des postes où il y a une carence de lauréats (mais cela existe-t-il ?)"<br /> <br /> Eh bien... Oui, même si cette situation ne constitue pas la majorité des cas. Exemple personnel : une municipalité recherche un bibliothécaire musical. Après examen des candidatures et premiers entretiens, elle dispose de 8 candidats potentiels :<br /> <br /> - 2 candidats n'ayant pas le concours mais disposant chacun d'un DUT Métiers du livre et d'une Licence d'ingénierie documentaire spécialité Musique<br /> - 2 candidats n'ayant pas le concours mais disposant d'une réelle expérience en médiathèque<br /> - 1 candidat ayant le concours mais ne possédant pas de connaissances musicales particulières<br /> - 3 candidats ayant le concours (félicitations à eux) mais ne possédant pas de formation ni d'expérience bibliothéconomique<br /> <br /> En l'occurence les deux "finalistes" pour le poste se situaient... dans la première catégorie (ce qui ne remet absolument pas en cause le bien-fondé de votre action qui mériterait plus de visibilité)
V
Déjà ça fait du bien d'étre entendu mais je tiens juste à dire qu'il est trés difficile (moralement) de se prendre des vestes à tour de bras sur entretien ou sur simple lettre ou parfois avec une non-réponse et de relever la téte pour chercher les autres qui sont dans la même merde mais c exact (et c bien que cela vienne de quelqu'un d'éxterieur, l'union fait la force.
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